Les programmes mis en place à La Réunion face à la « crise requin » : décryptage

I) Le contexte

La Réunion a connu sur 3 ans un nombre d’attaques de requin auquel elle n’était pas habituée. L’inexpérience de la France face à ce type d’événements a engendré « la crise requin » et son lot de décisions bonnes et mauvaises (surtout mauvaises).

Les attaques sur l'île depuis 1972
Les attaques sur l’île depuis 1972
Les attaques mortelles dans le monde depuis 2004
Les attaques mortelles dans le monde depuis 2004

63 décès au total dans le monde sur 10 ans, soit une moyenne de 6,3/an.

Tour d’horizon de ces différentes décisions.

II) Les principaux programmes

2012

Etude CHARC (Connaissances de l’écologie et de l’HAbitat de 2 espèces de Requins Côtiers)

Comité Réunionnais de Réduction du Risque Requins (C4R)

Réévaluation du risque Ciguatera Phase 1

Dispositif post-attaque : Opérations de capture de requins dans un espace et sur une période limités en cas d’attaques.

Vigies-requins

2013

Filets anti-requins

Réévaluation du risque Ciguatera Phase 2

Interdictions des activités nautiques : depuis août 2013, renouvelé  jusqu’au 15 septembre 2014 (en savoir plus : ici )

Site internet « info Requin », accessible depuis le 1er octobre : http://www.info-requin.re/

2014

Filets anti-requins

CapRequins

Etude sociologique « Mieux connaître pour mieux gérer » sur les perceptions des usagers de la mer du risque requin. Début : janvier 2014, durée : 1 an

Dispositif « vigies-requins  renforcées »

III) Décryptage

Etude CHARC (Connaissances de l’écologie et de l’HAbitat de 2 espèces de Requins Côtiers)

Financement : Conseil Régional, Etat, FEDER (Fonds Européen de Développement Régional)

Durée : 30 mois. Débuté en octobre 2011

Objectif : Définir les caractéristiques et la dimension des habitats des requins Tigre et Bouledogue

Mise en œuvre : L’IRD (Institut de Recherche pour le Développement)

1er résultats : Marquage de 80 requins : 38 bouledogues et 42 tigres.

Octobre 2013 : « La présence des requins Tigre et Bouledogue sur les côtes de la Réunion sont saisonnières avec davantage de requins marqués détectés l’hiver que l’été et des pics de présence dans certaines zones au cours des périodes de transition (hiver-été ou été-hiver). »  «  Certains sites autour de l’île pourraient être soit des zones de repos, soit des zones de reproduction »

Comité Réunionnais de Réduction du Risque Requins (C4R)

Date : Crée le 1er février 2012

Objectif : Offrir un cadre approprié de dialogue et de concertation sur la réduction du risque requin à la Réunion.

Les acteurs : Les services de l’état, les représentants des services de secours, les représentants des collectivités territoriales, les représentants des usagers de la mer, la communauté scientifique, les associations…

Réévaluation du risque Ciguatera

o   Phase 1 : Débuté en Septembre 2012, 24 requins péchés

Objectif : « Afin de permettre une éventuelle reprise de la commercialisation des requins tigres et bouledogues, espèces non protégées, il a été décidé d’engager en août 2012 une campagne de prélèvements visant à mesurer la présence éventuelle de biotoxines marines dans la chair de ces squales. » (info-requin.re)

o   Phase 2 (Protocole du CRPMEM)

Début : Novembre 2013 via CapRequins, en cours de lancement pour le programme spécifique « Ciguatera »

Pilotage : Comité Régional des Pêches Maritimes et des Elevages Marins

Analyse : ARVAM

Budget : 260 000€ financé par l’Etat. Détails : Défraiement des pêcheurs : 4€ le kg dans la limite de 900€/prise. Défraiement en cas d’absences de captures : 50€/heure (6H max et 20 000€ max sur la durée du programme)

Cibles : Requins Bouledogue et Tigre en pêche ciblée (44 bouledogues et 44 tigres), 10 carangues bleues collectées de manière opportuniste auprès des pêcheurs.

Objectif :

*Réévaluer le risque pour la sécurité sanitaires des aliments de certaines espèces de poissons avant d’entrevoir l’éventuelle levée d’interdiction de leur commercialisation sur le marché réunionnais (présence de carchatoxine, de métaux lourds, etc…).

*Recueillir un maximum d’informations sur les 2 espèces de requins pouvant servir à l’étude CHARC (contenus stomacaux, maturation sexuelles et reproduction, répartition, etc…)

Mise à jour juillet 2014 : « L’étude Ciguatera 2 a été renommée VALO requin car les analyses vont être menées au-delà de la seule commercialisation à des fins alimentaires, pour étudier d’autres potentialités de valorisation des squales comme la pet food, l’artisanat… », explique Ludovic Courtois (CRPMEM Réunion). »

L’Etat souhaite donc ouvrir de nouveaux marchés pour écouler les futures captures!!

La ciguatera : « Intoxication alimentaire résulte de la consommation de poissons ou de bénitiers contaminés par des toxines marines, les ciguatoxines, produites par une algue microscopique (Gamberdiscus spp) . Comme de nombreuses toxines, celles-ci s’accumulent dans les organismes et leur concentration augmente au fur et à mesure des échelons de la chaîne alimentaire. » (IRD)

« Une réglementation locale spécifique existe depuis 1966 et évolue  régulièrement en fonction de l’état des connaissances, de la situation épidémiologique locale et régionale. Une révision majeure a été entreprise en 1999, afin de prendre en compte la situation épidémiologique à Madagascar où de nouvelles formes d’intoxications sévères mettant en cause des toxines d’origine méconnue ont été observées (clupéotoxisme, intoxication par certaines sardines et carchatoxisme, par certains requins) (Champetier et al. 1997). L’arrêté préfectoral intègre ainsi les espèces de sardines et de requins les plus souvent mis en cause dans ces formes d’intoxications. » (Bulletin épidémiologique 2013)

Comprendre la Ciguatera et les Intoxications par Consommation d’Animaux Marins (ICAM) = brochure de l’IRVAM (Agence pour la Recherche et la VAlorisation Marines) Vous pouvez télécharger la brochure dans son intégralité : ici )

 Diapositive3

Note de Sauvegarde des requins

Où est le principe de précaution si l’Etat décide de la commercialisation de ces espèces ?

Si la commercialisation de ces 2 espèces a été interdite dès 1999, la pêche quant à elle est toujours présente sur l’île

Se concentrer sur l’échantillonnage dans les eaux de la Réunion pour prendre une telle décision, c’est oublier volontairement ce qui se passe chez nos voisins (Madagascar). De plus, c’est partir du principe que les requins sont sédentaires or aujourd’hui, aucune étude ne le confirme. Le programme Charc  indique le contraire dans ses 1ers résultats.

Cette étude n’aurait d’intérêt que si elle concernait l’ensemble des espèces (dont coraux, algues…) incriminées dans cette intoxication et devrait s’étendre sur l’ensemble des territoires touchés.

De plus, les autorités ont signalé à plusieurs reprises que ces prélèvements s’intégraient une politique de régulation des Tigres et Bouledogues

Vigies-requins « renforcées »

Financement : Conseil régional (85%), DJSCS (Direction de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale de la Réunion)

Début : janv 2014, durée estimée : 3 mois

Objectif : Évaluation du dispositif sous contrôle scientifique pour en mesurer l’impact au plan opérationnel et les éventuelles limites (expositions des vigies et des pratiquants au risque)

Résultats : rapport d’évaluation juin 2014

Acteurs : Ligue de surf en collaboration avec l’IRD

Mise en œuvre : Roches Noires, environ 300 mètres du rivage. Carré de 30 m de côtés délimité par des corps morts équipés de caméras. Attractant auditif : boîtier qui émet des sons similaires à ceux des carangues. Attractif olfactif : maquereaux dans un tambour de machine.

1ère phase : Évaluation des réactions des requins face aux vigies représentées par un mannequin muni d’une caméra.

2ème phase : Évaluation des réactions des requins : interactions Homme/Requin (objectif de 20 interactions).

A ce jour, pas d’interactions avec les requins. Le programme est donc prolongé

Cap Requins : Compréhension de la CAPturabilité des REQUINS côtiers pour une gestion du risque par la pêche professionnelle à Saint Paul (Doc du CRPMEM)

Financement : +160 000€ (dont environ 120 000€ de prestations) hors programme Ciguatera 2. Etat, Conseil Régional de la Réunion, mairie de St Paul

Durée : 6 mois

Objectif : Expérimenter une pêche pour protéger les côtes (pression de pêche). Les différents dispositifs une fois évalués (efficacité) seront utilisés dans le cadre d’une pêche régulière (pêche de régulation).

*Pêches « létales » (=prélèvements) : requins de +2 mètres (Tigres, Bouledogues). Cette pêche alimentera, dans un 1er temps, le programme Ciguatera 2 (90 requins)

*Pêches « non létales » (=marquages) : les requins non ciblés et requins ciblés de -2m sont marqués et relâchés hors de la zone de capture

Mise en œuvre :

*Les engins de pêche utilisés :

-Drumlines dites « intelligentes » (Smart drumline) : en zone côtière, reliées à une bouée GPS (intervention dans les 2h). Actuellement 1 pêcheur

-Palangres de fond (programme West) : éloigné des activités nautiques= pèche de régulation. Actuellement 1 pêcheur

*Les observateurs : Après avoir suivi une formation payante, les observateurs peuvent embarquer sur les bateaux

*Comité scientifique : Émettre un avis indépendant sur la méthode mise en œuvre et sur ses résultats

Mise à jour Août 2014 : le comité scientifique a souhaité quitter ce programme

Bilan à ce jour :

* Cibles :

Requin tigre mâle de 3,19 m et d’un poids de 186 kg, capturé vivant le lundi 21 janvier à 23h44 puis prélevé pour être valorisé dans le cadre du programme de réévaluation du risque sanitaire « Ciguatera 2 »

Requin tigre mâle de 3,53 m et d’un poids estimé de 360 kg, capturé vivant le mardi 22 janvier à 20h58 puis prélevé pour être valorisé dans le cadre du programme de réévaluation du risque sanitaire « Ciguatera 2 »

– Requin tigre femelle, capturé le 23 janvier à 9h00 mais échappé vivant

– Requin tigre mâle de 3,85 m, capturé le 4 février à 5h00 et remonté vivant puis prélevé pour être valorisé dans le cadre du programme de réévaluation du risque sanitaire « Ciguatera 2 »

Requin tigre mâle de 2,80 mètres, capturé le 7 mars à 3h00, et relâché vivant et bien vif, après marquage acoustique externe

-Requin bouledogue mâle de 3 m capturé le 14 février à 1h05 et remonté vivant puis prélevé pour être valorisé dans le cadre du programme de réévaluation du risque sanitaire «Ciguatera 2».

– Requin bouledogue femelle de 2.05 m capturé le 19 mars et prélevé pour être valorisé dans le cadre du programme de réévaluation du risque sanitaire «Ciguatera 2».

-Requin bouledogue femelle de 3 m capturé le 14 avril et prélevé pour être valorisé dans le cadre du programme de réévaluation du risque sanitaire «Ciguatera 2».

Requin bouledogue femelle de 3 m capturé le 28 avril et prélevé pour être valorisé dans le cadre du programme de réévaluation du risque sanitaire «Ciguatera 2».

*Prises accessoires (Liste officielle à Avril 2014):

– Raie guitare de 3,47 m, capturée le 30 janvier à 19h50 puis relâchée vivante après marquage externe (marque « spaghetti » non acoustique)

Raie guitare d’environ 1,50 mètres,  capturée le 18 mars à 17h00, relâchée vivante

– Raie pastenague d’environ 1,20 m, capturée le 24 janvier à 6h25 et relâchée vivante

– Raie pastenague d’environ 1 m, capturée le 27 janvier à 10h20 et relâchée vivante

– Raie pastenague d’environ 1 m capturée le 4 février à 7h02 et relâchée vivante

– Raie pastenague d’environ 1,70 m, capturée le 10 février et relâchée vivante

Raie pastenague d’environ 80 cm capturée le 19 mars à 22h20 et relâchée vivante

Raie pastenague d’environ 1 m, capturée le 25 mars à 21h55 et relâchée vivante

Requin marteau mâle de 2,50 m et d’un poids estimé de moins de 100 kg, capturé vivant le mercredi 22 janvier à 00h09 puis relâché après un marquage externe de type « spaghetti » non acoustique

Requin marteau mâle d’environ 3m, capturé le mercredi 22 janvier à 19h49 mais retrouvé mort malgré l’intervention dans les deux heures après déclenchement de l’alerte. Des échantillons de tissus ont été prélevés sur l’animal pour analyses biologiques et éco-trophiques

Requin marteau halicorne retrouvé mort

Requin nourrice mâle de 3,05m, capturé vivant le mercredi 22 janvier à 20h25 puis relâché après un marquage externe de type « spaghetti » non acoustique

– Requin nourrice fauve mâle d’environ 3,50 m, capturé le 31 janvier 2014 à 19h50 puis relâché vivant après marquage externe (marque « spaghetti » non acoustique)

Carangue gros-tête de 36 kg, capturée vivante le jeudi 16 janvier à 09h40 puis prélevée pour être versée aux échantillons d’analyse sur la déprédation des espèces côtières

– Carangue gros-tête capturée le 28 janvier à 13h15 puis relâchée vivante après marquage externe (marque « spaghetti » non acoustique)

Note de Sauvegarde des requins

Ce programme est mis en œuvre sans protocole «  …Par ailleurs, vous avez souhaité obtenir le protocole du projet expérimental CapRequins, je vous informe que ce document n’existe pas… » (Courrier du Préfet de la Réunion le 13 mars 2014)

La transparence est-elle réellement de mise ?

Pas de compte rendu du Comité scientifique, pas de noms

Les observateurs ne peuvent embarquer sur l’un des 2 bateaux si la clause de confidentialité n’est pas signée. Pourquoi une telle clause ?

Les communiqués sont succincts

Comment les requins sont-ils tués après capture?

Quels sont réellement les objectifs de ce programme ?

« Il permettra d’amorcer la seconde phase du programme de réévaluation du risque Ciguatera » Préfet de la Réunion « La gestion du risque requin à la Réunion, 27 janv 2014 »

 « Le marquage des requins » « Le marquage des requins de récifs afin de les réintroduire », il n’existe pas de protocole scientifique concernant ces marquages. Ces marquages ne serviraient-ils pas à « justifier » les prises accessoires ?

Pour réintroduire les requins de récifs, il serait intéressant de connaître les causes de leur départ (sans prendre comme bouc émissaire le requin bouledogue). De plus, pourquoi ne pas mettre en place un programme de marquage (comme pour CHARC), avec protocole et suivi scientifique ?

« Les drumlines dissuadent les requins de s’approcher » : A l’heure actuelle rien ne corrobore cette hypothèse. Les drumlines sont appâtées pour justement attirer les requins pour les capturer. De plus, les prises deviennent des proies potentielles pour les requins.

« Expérimenter une pêche pour protéger les côtes (pression de pêche). Les différents dispositifs une fois évalués (efficacité) seront utilisés dans le cadre d’une pêche régulière (pêche de régulation). » (CRPMEM)

C’est bien le seul objectif de ce programme : mettre en place des engins de pêches efficaces pour pêcher un maximum de requins (et de prises accessoires)

Quels sont les acteurs de ce programme ?

Toujours les mêmes et seuls 2 pécheurs jouissent actuellement de ce programme

Les prises accessoires

« Le taux de survie global après capture sur les « smart drumlines » a ainsi été réévalué à 91% depuis le lancement de CAPREQUINS. Sur les 23 animaux capturés, seuls deux requins marteau halicorne ont été retrouvés morts après déclenchement. » Espèce classée EN DANGER sur la liste rouge de l’ IUCN

 « Des prises accessoires sont victimes de « déprédation » (prises mangées) » (information et photos du CRPMEM) or ces dernières n’apparaissent pas sur la liste « officielles ». Les associations de protection de requins l’ont  souligné à plusieurs reprises, les drumlines attirent les prédateurs ; les poissons piégés par les drumlines deviennent  alors des proies.

L’avenir de ce programme

La finalité est d’étendre ces engins de pêche sur d’autres zones et ce dans le cadre d’une pêche régulière. Or, sera-t-il encore possible de parler de « drumlines intelligentes » ? Qui les financera ? Qui financera l’intervention des pêcheurs dans les 2H pour relâcher les prises accessoires? Ce programme risque d’être repris mais en simple drumlines avec toutes les conséquences écologiques qui en résultent…

 

Drumlines "intelligentes"
Drumlines « intelligentes »

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IV) A suivre        

D’autres dispositifs dits « innovants » sont actuellement proposés : barrière, pistolet répulsif…

Le coût des dispositifs sera-t-il amorti par le chiffre d’affaires engendré par les activités aujourd’hui touchées par la « crise requin », lorsque ces dernières seront de nouveau autorisées ?

Est-ce réellement la préoccupation première de l’ensemble des réunionnais (840 000 habitants), avec un taux de chômage surfant avec les 30% et ce, bien avant cette « crise » ?

Les dispositifs actuellement mis en place ne s’attaquent qu’aux conséquences et non aux causes (à l’exception du programme CHARC). A quand une prise de conscience de la part des autorités pour établir les causes et y remédier ?

Juillet 2014 : A ce jour, les communiqués de presse ne sont plus « communiqués » via le site internet dédié à cette « crise requin »

Pour rappel : communiqué de presse du 05 février : 

*Ouverture du site internet « requins »

Développé par les services de l’Etat (direction de la Mer Sud Océan Indien, direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement, direction de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion sociale et Préfecture), un site Internet dédié à l’information sur le risque requin a été ouvert le 01 octobre 2013.

Pleinement opérationnel, ce site présente les dernières informations disponibles relatives aux démarches de réduction du risque requin à La Réunion, dans l’ensemble des domaines. »

Article de Sauvegarde des requins, mai 2014

Réunion du Comité Opérationnel de Réduction du Risque Requins à La Réunion (CO4R)

30/04/2014. Ce jour s’est tenue la réunion du Comité Opérationnel de Réduction du Risque Requins à La Réunion (CO4R). A cette occasion, un état d’avancement des différents sujets figurant à l’ordre du jour a été effectué.

1°) Point relatif à la mise en œuvre par les mairies des dispositions de la lettre-circulaire du 13 mars 2014 relative à l’information des populations et à l’application de l’arrêté préfectoral du 12 février 2014 portant réglementation temporaire de la baignade et de certaines activités dans la bande des 300 mètres à partir du littoral du département de La Réunion.
Le travail de suivi des actions réglementaires des communes, dans le cadre de l’application de l’arrêté préfectoral du 12 février 2014 portant réglementation temporaire de la baignade et de certaines activités nautiques dans la bande des 300 mètres à partir du littoral du département de La Réunion, se poursuit.
Les communes ont présenté les mesures qu’elles ont mises en oeuvre ou prévoient d’adopter pour la gestion du risque requin, tant dans le domaine réglementaire qu’en matière d’aménagement des sites de pratique d’activités nautiques : protection par filet des zones de baignade de Boucan Canot et des Roches-Noires, projet de mise en place de barrière électromagnétique dans les mêmes zones. Par ailleurs, la commune de Saint-Leu a indiqué, dans le cadre de l’appel d’offre européen lancé pour la sécurisation de son littoral, que les notifications sont actuellement en cours.
Les services de l’Etat poursuivent leur travail d’accompagnement auprès de ces collectivités, notamment dans le cadre de l’élaboration de leur plan de balisage. Une nouvelle commission nautique locale est programmée le 15 mai 2014 et traitera de projets en lien avec la gestion du risque requin, dans le but de délimiter notamment deux zones de bain à Saint-Leu (plage du centre ville et plage 46).

Il est indispensable que la mise en place d’une signalétique appropriée se poursuive sur tous les lieux où se pratiquent les activités nautiques. Il s’agit en effet d’un élément essentiel de prévention rappelé par le Conseil d’Etat dans son ordonnance du 13 août 2013.

2°) Point d’étape relatif aux projets en cours

Projet « CAP REQUINS »

Le projet « Cap Requins », porté par le CRPMEM, visant à expérimenter le recours à certaines techniques de capture et de marquage des requins dans une perspective de réduction du risque, est mis en oeuvre depuis la mi-janvier 2014 en baie de Saint-Paul. Soutenu par l’Etat et les collectivités locales (la Région et la mairie de Saint-Paul), ce dispositif se révèle jusqu’à présent efficace, tant sur les requins marqués que sur les captures accessoires (lesquelles sont systématiquement relâchées ou marquées). En parallèle, le réseau des stations d’écoute a été étendu, pour permettre de mieux évaluer l’évolution de la fréquentation du site et l’efficacité des techniques de pêche. Ce projet est conduit avec le concours scientifique et opérationnel des experts sud-africains du Kwazulu Natal Sharks Board et d’un comité d’experts locaux et nationaux qui se réunit tous les mois pour un suivi de l’expérimentation. A ce jour, 8 requins ont été prélevés dans le cadre de CAP REQUINS : 3 bouledogues et 5 tigres. Au regard des premiers résultats intermédiaires, qui apparaissent encourageants mais qui doivent être consolidés, plusieurs communes ont manifesté leur intérêt pour un déploiement du projet sur de nouveaux sites.

Programme de valorisation des captures

La seconde phase du programme « ciguatéra », qui vise le développement d’une filière d’appoint pour la petite pêche réunionnaise est engagée avec le concours du comité régional des pêches de La Réunion. A ce jour, sur un échantillon de 90 requins, 11 ont ainsi été analysés, dont les 8 prélevés dans le cadre de CAP REQUINS. Plus de 30 mesures biométriques sont réalisées par l’ARVAM sur chaque animal : évaluation des contaminants organiques – toxines – et non organiques – métaux lourds -, génétique, reproduction, recherches médico-légales… Il est prévu que des prélèvements complémentaires soient réalisés sur l’ensemble du littoral de La Réunion afin de disposer d’un plan d’échantillonnage conforme aux recommandations des autorités sanitaires. Il a été précisé que la reprise de la commercialisation à des fins de consommation humaine ne constitue pas la seule perspective, l’objectif général du programme consistant à rechercher la réintégration de la pêche de requins dans le modèle économique de la petite pêche côtière réunionnaise. A cet effet, les analyses effectuées sont bancarisées et pourront être mobilisées pour envisager d’autres débouchés à forte valeur ajoutée.

Évaluation du dispositif « Vigies requins »

Cette étude pilote associant la ligue de surf, l’IRD et soutenue par la Région et par la DJSCS, a été engagée sur le site des Roches-Noires (commune de Saint-Paul), au début du mois de janvier 2014. Actuellement, le dispositif est entré dans sa phase de terrain, durant laquelle est testée l’efficacité des vigies immergées, notamment grâce au recours à des technologies innovantes. Afin d’optimiser ses conditions d’expérimentation, ce dispositif pourrait être prochainement déployé sur de nouveaux sites, situés dans d’autres communes.

Point relatif à l’étude participative sociale et économique relative à la prévention et à la gestion du risque requin : « Mieux connaître pour mieux agir »

L’analyse socio-économique de la crise requin « mieux connaître pour mieux agir » se poursuit, après 80 entretiens conduits avec les acteurs locaux. A ce jour, elle a permis d’identifier plusieurs grandes thématiques sur lesquelles des ateliers participatifs seront prochainement organisés, permettant de contribuer à une stratégie de sensibilisation au risque requin.

3°) Mise en place du centre de ressources et d’appui sur le risque requin
Parallèlement aux nombreux chantiers ouverts et conformément au plan interministériel « pour une politique active de prévention du risque requin à La Réunion », l’Etat est engagé dans une démarche de création d’un observatoire, centre de ressources et d’appui dans le domaine de la gestion du risque requin. L’objectif consiste à construire, en collaboration avec l’ensemble des collectivités locales et des partenaires, une entité de référence à vocation opérationnelle et scientifique, tenant compte des particularités du contexte réunionnais. Une phase de préfiguration débutera en septembre prochain pour examiner les conditions de mise en place de cette structure.

Il est rappelé que la mesure d’interdiction de la baignade et de certaines activités nautiques, reconduite par arrêté du 12 février 2014 et applicable jusqu’au 15 septembre 2014, est la seule qui permette, à ce stade, de garantir la sécurité des usagers de la mer et d’éviter les accidents. Cette interdiction doit être strictement respectée. 
Les activités nautiques non interdites, telles la plongée ou la pêche sous marine, en l’absence d’une réglementation spécifique plus restrictive, demeurent possibles et s’effectuent aux risques et périls de leurs usagers. Le Préfet recommande aux pratiquants d’effectuer ces activités en groupe, sous l’encadrement et la responsabilité des professionnels de la mer.

 Le communiqué : ici 

Note de Sauvegarde des requins :  les 8 requins prélevés sont 3 tigres et 5 bouledogues

Communiqué CAPREQUINS #4

Trois mois après sa mise en œuvre, le programme CAPREQUINS se poursuit à un rythme régulier …

Il est à noter sur ce dernier mois d’opérations en mer les évènements / développements suivants :

  • de nouveaux bénévoles, tous usagers du milieu marin, ont rejoint le rang des observateurs indépendants de CAPREQUINS. Le premier bilan réalisé par les bénévoles embarqués après un mois d’observations des opérations en mer n’a pas révélé d’anomalies dans leur bon déroulement. Le protocole itératif de mise en œuvre de CAPREQUINS n’a donc pas fait l’objet de nouveaux aménagements et reste pleinement opérationnel.
  • des journalistes de médias locaux et nationaux ont été conviés au cours des dernières semaines à embarquer à bord des navires habilités, et notamment s’agissant des opérations de « smart drumlines » aux fins de témoigner au grand public et de rendre compte le plus largement possible sur les principes et le déroulement de CAPREQUINS.
  • les dispositifs des drumlines ont été levés le 4 mars dernier pendant une demi-journée suite à la capture d’un requin marteau halicorne de 13 kg, retrouvé mort sur la ligne sans que le système d’alerte en temps réel ne se soit déclenché. Le montage des « smart drumlines » a fait l’objet d’une adaptation afin de le rendre plus sensible aux captures d’individus de petite taille. Ce nouveau montage donne d’ores et déjà des résultats satisfaisants, puisqu’il n’a plus provoqué de capture sans déclenchement depuis sa réinstallation.

S’agissant de la technique des « smart drumlines », depuis le 28 février 2014, et en dehors du requin marteau du 4 mars, six nouvelles captures ont été traitées après alertes par le coordonnateur de CAPREQUINS. Elles ont concerné les spécimens suivants :

  • le requin nourrice fauve mâle capturé une première fois le 31 janvier a de nouveau été capturé le 4 mars à 21h40 ; il a été reconnu grâce à la marque « spaghetti » externe qui lui avait été appliquée lors de sa première capture. Cette prise confirme la survie à long terme de l’animal suite à sa première capture et son relâché ; sa longueur totale a été remesurée à 3 mètres ; il a de nouveau été relâché ;
  • un requin tigre mâle de 2,80 mètres, capturé le 7 mars à 3h00, et relâché vivant et bien vif, après marquage acoustique externe ; c’est la première opération de ce type menée sur une « smart drumline » dans le cadre de CAPREQUINS, qui devra permettre d’évaluer l’hypothèse de l’« effarouchement » sur cet animal capturé puis relâché au large de la zone d’étude ; un montage vidéo des opérations de marquage peut être visionné à l’URL suivante : http://youtu.be/hXfA0Ua3F0M
  • une raie guitare d’environ 1,50 mètres, capturée le 18 mars à 17h00, un animal relâché vivant et bien vif immédiatement après capture grâce à la présence sur zone du pêcheur en charge du renouvellement des appâts sur les « smart drumlines » ;
  • un requin bouledogue de 2,05 mètres, capturé le 19 mars à 20h00 et remonté vivant et bien vif, puis prélevé pour être valorisé dans le cadre du programme de réévaluation du risque sanitaire « Ciguatera 2 » ;
  • une raie pastenague d’environ 80 cm capturée le 19 mars à 22h20 et relâchée vivante et bien vive ;
  • une raie pastenague d’environ 1 m, capturée le 25 mars à 21h55 et relâchée vivante et bien vive ;

Le taux de survie global après capture sur les « smart drumlines » a ainsi été réévalué à 91% depuis le lancement de CAPREQUINS. Sur les 23 animaux capturés, seuls  deux requins marteau halicorne ont été retrouvés morts après déclenchement.

(N.D.L.R Sauvegarde des requins : seuls ?? c’est déjà trop)

Concernant les animaux libérés, les hameçons sont systématiquement enlevés avant leur relâche afin de maximiser leurs chances de survie à long terme, y compris sur les raies pastenague pour lesquelles l’opération à réaliser est considérée comme dangereuse de par le dard venimeux dont elles sont pourvues.

S’agissant de la technique de la palangre de fond du programme WEST, et suite à une avarie moteur sérieuse du navire habilité, les opérations sont suspendues depuis 15 jours. Depuis le 28 février, une seule nouvelle sortie a été réalisée. Les opérations reprendront dès la fin des réparations.
S’agissant des données des stations d’écoute acoustique immergées autour des drumlines, la faible fréquentation générale constatée depuis le début du projet de la zone d’étude par les requins marqués se prolonge. On note juste deux nouveaux passages furtifs de requins bouledogue, l’un le week-end, hors période d’appâtage des dispositifs et l’autre à une distance de plus de 200 mètres au large des « smart drumlines ».

Le comité scientifique indépendant s’est de nouveau réuni pour analyser les deux premiers mois de données collectées dans le cadre de CAPREQUINS au regard des termes de références et de la méthodologie d’évaluation arrêtés. Le Comité scientifique a d’abord salué la qualité scientifique des résultats produits et le professionnalisme des différents intervenants du projet. Malgré des premières tendances encourageantes s’agissant de la survie des captures accessoires et en termes de détections acoustiques autour de la zone d’étude, le Comité scientifique a invité le CRPMEM et ses partenaires à compléter les données d’expérimentation en Baie de Saint-Paul aux fins de confirmer ou d’infirmer dans les prochaines semaines les premières interprétations proposées.

L’occasion sera enfin donnée au Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins (CRPMEM) et à ses partenaires de CAPREQUINS – Squal’idées, Prévention Requin Réunion, KwaZulu Natal Sharks Board et la Ligue réunionnaise de surf – de communiquer sur l’innovation technologique mise en œuvre dans ce projet ainsi que de présenter les premiers résultats lors de la Conférence de référence sur l’étude des requins, « Sharks International II », qui se tient du 2 au 6 juin 2014 à Durban (Afrique du Sud).

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CapRequins, communiqué de presse #3

Communiqué de presse, 28 février 2014

Après 45 jours d’opérations en mer, le projet CAPREQUINS est désormais mis en œuvre de manière complète et son protocole pleinement opérationnel :

– le lancement des opérations avec la technique de pêche à la palangre de fond du programme WEST est intervenu le 4 février. D’ores et déjà, 9 sorties ont été réalisées ;

– les appâts « milkfish » pour les « drumlines » ont été reçus le 10 février. Leur utilisation permettra de comparer l’influence sur l’efficacité et l’attractivité des dispositifs des différents appâts utilisés depuis le lancement du projet ;

– l’équipe de marquage interne de Squal’idées a été constituée le 24 février et sa première sortie dès le lendemain s’est conclue par un requin bouledogue femelle de 3 m pêché, marqué acoustiquement puis relâché au large de Saint-Gilles ;

– le comité scientifique indépendant a été constitué par les pouvoirs publics le 3 février, sa réunion de lancement a permis d’arrêter les termes de référence et la méthodologie d’évaluation. Ses travaux se sont poursuivis aujourd’hui par la validation du protocole scientifique de CAPREQUINS ;

– des bénévoles issus d’associations écologistes et d’usagers de la mer ont complété depuis le 19 février à bord des navires de pêche le dispositif d’observateurs constitués jusqu’alors de personnels du CROSS Réunion. Les observateurs assistent les pêcheurs dans la prise de photographies et d’images, d’une part, et témoignent du bon déroulement des opérations, d’autre part ;

– de nouvelles stations d’écoute ont été immergées le 26 février et sont venues finaliser le réseau de détection acoustique autour des « smart drumlines » dont les données permettront d’analyser les déplacements des requins marqués de manière plus précise autour des dispositifs.

S’agissant de la technique des « smart drumlines », l’innovation technologique et écologique de ce projet, le système de déclenchement des alertes en temps réel lors d’une capture continue à parfaitement fonctionner. Si aucun déclenchement n’est survenu depuis 14 jours, 10 nouvelles captures ont été traitées après alertes par le coordonnateur de CAPREQUINS depuis le 23 janvier 2014. Elles ont concerné les spécimens suivants :

un requin tigre femelle, capturé le 23 janvier à 9h00 mais échappé vivant suite à une manipulation maladroite d’un individu extérieur à CAPREQUINS, sur zone avant l’arrivée du coordonnateur ;

une raie pastenague d’environ 1,20 m, capturée le 24 janvier à 6h25 et relâchée vivante ;

une raie pastenague d’environ 1 m, capturée le 27 janvier à 10h20 et relâchée vivante ;

une carangue gros-tête capturée le 28 janvier à 13h15 puis relâchée vivante après marquage externe (marque « spaghetti » non acoustique) ;

une raie guitare de 3,47 m, capturée le 30 janvier à 19h50 puis relâchée vivante après marquage externe (marque « spaghetti » non acoustique) ;

un requin nourrice fauve mâle d’environ 3,50 m, capturé le 31 janvier 2014 à 19h50 puis relâché vivant après marquage externe (marque « spaghetti » non acoustique) ;

un requin tigre mâle de 3,85 m, capturé le 4 février à 5h00 et remonté vivant puis prélevé pour être valorisé dans le cadre du programme de réévaluation du risque sanitaire « Ciguatera 2 » ;

une raie pastenague d’environ 1 m capturée le 4 février à 7h02 et relâchée vivante ;

une raie pastenague d’environ 1,70 m, capturée le 10 février et relâchée vivante ;

un requin bouledogue mâle de 3 m capturé le 14 février à 1h05 et remonté vivant puis prélevé pour être valorisé dans le cadre du programme de réévaluation du risque sanitaire «Ciguatera 2».

Le taux de survie global après captures sur les « smart drumlines » atteint ainsi plus de 93% depuis le début du projet CAPREQUINS (1 seul animal retrouvé mort après capture le 22 janvier).

L’identification précise des espèces capturées est rendue possible grâce aux photographies, aux vidéos et aux prélèvements de peau réalisés pendant les opérations. Des mesures biométriques de l’animal sont prises lorsque les conditions météorologiques le permettent. Tous les hameçons sont enlevés des animaux au moment de leur remontée et avant leur relâche.

S’agissant de la technique de la palangre de fond du programme WEST, les sorties ont donné lieu à plusieurs captures, dont un requin tigre déjà marqué par le programme CHARC, qui a été libéré viable dans le milieu. D’autres requins tigre de petite taille (moins de 2 mètres) et des captures accessoires ont été relâchés vivants et sans marquage compte tenu notamment de conditions météorologiques défavorables. De nouvelles opérations interviendront dans les prochaines semaines.

S’agissant des données des stations d’écoute acoustique immergées autour des drumlines, leur première analyse permet de rendre compte d’une faible fréquentation générale de la zone d’étude par les requins marqués depuis le début du projet. Ces éléments corroborent les observations faites à la même période en 2013 par le programme CHARC. Néanmoins, on constate des apparitions plus longues de requins tigre, inhabituelles au vu des observations de l’année précédente, plusieurs jours avant la pose des « smart drumlines ».

Des analyses plus détaillées des données de captures et d’effort de pêche, couplées à celles des détections acoustiques, permettront dans les prochaines semaines d’avancer, sous l’égide du Comité scientifique, dans la compréhension des phénomènes liés à la capturabilité des deux espèces de requins étudiées.

Le Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins (CRPMEM) et ses partenaires du projet CAPREQUINS – Squal’idées, Prévention Requin Réunion, Kwazulu Natal Sharks Board et la Ligue réunionnaise de surf – préparent dans les prochains jours des embarquements à destination des médias aux fins de montrer aux réunionnais le déroulement en mer des opérations réalisées.

Le projet Caprequins est financé par :

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Tempêtes : «hécatombe» historique d’oiseaux marins sur les plages françaises (côte Atlantique)

Avatar de SibyllineL'actu océanique

Recyclage de Sud Ouest après lecture... Recyclage de Sud Ouest après lecture…

27 Février 2014. Privés de nourriture et épuisés par les tempêtes successives du début de l’année, plus de 21 000 oiseaux marins morts se sont échoués sur les plages du littoral atlantique. Selon les associations environnementales, il s’agit d’une «hécatombe» sans précédent depuis au moins un siècle.

Au 24 février, du Pays basque au Finistère sud, on comptabilisait 21 341 oiseaux morts et 2 784 acheminés dans les centres de sauvegarde. Le macareux moine et le guillemot de Troïl sont les espèces les plus touchées et, dans une moindre mesure, le pingouin torda. «De nombreux oiseaux flottants», majoritairement morts, «au large des côtes ont été signalés par les marins-pêcheurs. Autant dire que le bilan, encore provisoire, risque de s’alourdir dans les prochains jours». La majorité des échouages ont eu lieu début février.

Concentrés à cette période de l’année au centre de l’Atlantique Nord, «ils sont dans une…

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Les attaques de requins dans le monde en chiffres : la fin d’un mythe

François  SARANO, image du film Océans
François SARANO, image du film Océans

Le requin un mangeur d’hommes?!!

*63 décès au total dans le monde sur 10 ans, soit une moyenne de 6,3/an. Et une moyenne de 8,6/an pour ces 5 dernières années.

Les chiffres de 2004 à 2013

Données de ISAF (International Shark Attack File) entre 2004 et 2013

Données de ISAF (International Shark Attack File) entre 2004 et 2013
Données de ISAF (International Shark Attack File) entre 2004 et 2013

Ces données reprennent les attaques dites « non provoquées ».

« Attaques non provoquées » sont définies comme des incidents où une attaque sur un homme en vie par un requin qui se produit dans son habitat naturel, sans provocation de l’homme sur le requin.

« Attaques provoquées » : attaques résultants d’une interaction provoquée par l’homme c’est-à-dire quand un humain initie un contact physique avec un requin, par exemple, un plongeur mordu après avoir attrapé un requin, les attaques contre les pêcheurs (pêche sous marine) et impliquant le fait que  les requins se nourrissaient, les morsures suite au décrochage ou l’enlèvement d’un requin d’un filet de pêche, etc.

Résumé ISAF pour l’année 2013, traduction Sauvegarde des requins

Le Fichier international des attaques de requins a étudié 125 cas supposés d’interaction homme/requin dans le monde en 2013.

Après examen, 72 de ces incidents s’avèrent être des attaques non provoquées.

53 incidents n’ont pas été retenus pour le  statut « attaques non provoquées » en 2013 :  28 « attaques provoquées » , 4 interactions impliquant la morsure d’un requin sur des  bateaux motorisé ou non motorisé (  » attaque de bateau  » ) , 6 incidents considérés comme n’impliquant pas un requin, 2 cas impliquant un naufrage de bateau ou un avion accidenté , deux incidents impliquant des morsures poste mortem, et 11 cas pour lesquels des données ne sont pas encore disponible pour déterminer si une attaque de requin non provoquée s’est produite ( «preuves insuffisantes »).

Le nombre total annuel pour 2013 est de 72 attaques non provoquées, chiffre inférieur au 81 attaques enregistrées en 2012 et représente le chiffre le plus faible depuis 2009 (67). En général, cependant, le nombre d’attaques de requins non provoquées à travers le monde a augmenté à un rythme régulier depuis 1900, chaque décennie ayant plus d’attaques que la précédente. La croissance numérique dans les interactions de requins ne signifie pas nécessairement qu’il y a une augmentation dans le taux d’attaques de requins, cela reflète très probablement l’augmentation du temps passé dans l’eau par l’homme, ce qui augmente les possibilités d’interaction entre les deux parties concernées.

Le nombre d’interactions requin /homme qui se produisent sur une année donnée est directement corrélé à la quantité de temps que les hommes passent dans la mer. Alors que la population mondiale continue son essor et l’intérêt pour les loisirs aquatiques augmente en même temps, nous devrions nous attendre de façon réaliste à l’augmentation du nombre d’attaques de requins et autres blessures liées aux loisirs aquatiques. Si les populations de requins restent les mêmes ou augmentent, on peut prévoir plus d’attaques chaque année que l’année précédente parce que plus de gens sont dans l’eau. Les populations de requins, en revanche, sont en fait en baisse ou se maintiennent à des niveaux très réduits dans de nombreuses régions du monde en raison de la surpêche et la perte d’habitat, réduisant ainsi théoriquement la possibilité pour ces interactions de requin/homme. Cependant, la variabilité d’année en année dans des conditions économiques, sociales, météorologiques, océanographiques et locales influe également de manière significative sur l’abondance locale des requins et des hommes dans l’eau et, par conséquent, les chances de se rencontrer. En conséquence, les tendances à court terme du nombre de morsures de requin en hausse ou en baisse doivent être considérées avec prudence. L’ISAF préfère voir les tendances sur des périodes de temps plus longues (par exemple, par décennie) plutôt que d’essayer d’attribuer trop d’importance à la variabilité (souvent élevée) d’année en année.

En plus de l’augmentation du nombre d’heures passées dans l’eau par les hommes, l’efficacité de l’ISAF dans la découverte et l’enquête concernant les attaques s’est considérablement améliorée au cours des 25 dernières années, conduisant à de nouvelles augmentations du nombre d’interactions enregistrées. Le transfert de l’ISAF au Florida Museum of Natural History en 1988 a abouti à élargir considérablement la portée internationale des incidents d’attaques et à enrichir ses données sur les attaques. Au début des années 1990, l’ISAF a développé des relations de coopération avec de nombreuses organisations importantes de sécurité pour les plages de la Floride et des installations médicales, conduisant à une augmentation des données des attaques provenant d’une région qui est un chef de file mondial dans les loisirs aquatiques. Les avancées fondamentales de la communication électronique ( moteurs de recherche Internet , e-mails , les téléphones portables , les textos , les médias sociaux ) , ont considérablement agrandit le nombre d’observateurs scientifiques sur le plan mondial de l’ISAF, et une augmentation de l’intérêt pour les requins dans le monde entier , engendré en partie par une augmentation de l’attention des médias donnée aux requins , ont favorisé une documentation plus complète des incidents requin/homme au cours des dernières années .

En suivant les tendances à long terme, les eaux nord-américaines ont eu le plus de morsures non provoquées en 2013 (47,2% : 34 attaques). Le total de 47 attaques aux États-Unis (dont 13 à Hawaï non nord-américain) a été plus faible que le total 2012 de 54 attaques enregistrées (y compris Hawaï et Porto Rico), le plus haut total annuel du siècle. Les totaux de 2012 et 2013 se situent en contraste avec le chiffre (29) enregistré en 2009, le plus bas total annuel des États-Unis de ce siècle.

Ailleurs , les attaques ont eu lieu en Australie ( 10 ) , Afrique du Sud ( 5 ) , la Réunion ( 3 ) , et la Jamaïque ( 2 ), avec des incidents isolés signalés en provenance du Brésil , Diego Garcia , Nouvelle-Calédonie , Nouvelle-Zélande , et la République des Seychelles . 10 attaques en Australie, son plus bas total annuel depuis 2008 (9), et qui reste inférieur à sa moyenne de 12,3 attaques par an au cours des dix dernières années (2003-2012).Trois attaques ont eu lieu en Nouvelle-Galles du Sud, deux dans le Queensland et un seul incident a été enregistré à Victoria.

Afrique du Sud : 5 attaques pour une moyenne sur dix ans de quatre par an. De même, 1 attaque fatale enregistrée cette année se rapproche de la moyenne de la dernière décennie de 1,3 par an. Pour mettre ces totaux dans leur contexte, au cours des dix dernières années, l’Afrique du Sud a eu des années avec pas moins de huit attaques (2010) et quatre décès (2009), mais aussi une année (2008) sans attaque, soulignant à nouveau la nature volatile du phénomène à la fois régional et international.

Réunion : 3 attaques, 3 en 2012 et 4 attaques en 2011 dont 5 fatales (en 3 ans) suggère que ce petit Etat insulaire a développé une situation problématique où des changements, d’origine anthropique probablement, ont contribué à un plus fort nombre, que d’habitude, d’interactions requin – homme hautement délétères.

Comme cela a été la norme depuis des décennies, la Floride a encore le plus grand nombre (49 %) d’attaques non provoquées aux États-Unis. Le total de 23 morsures en Floride est similaire à la moyenne 2003-2012 de 21 attaques par an. Par ailleurs, après les tendances récentes, le comté de Volusia avait le plus d’incidents (8) au sein de la Floride. Ce comté de côte centre-est a enregistré plus d’un tiers (37 % : 257 sur 687 cas) de la totalité des interactions requin/homme de la Floride à ce jour. Cette situation est attribuable à une utilisation élevée des loisirs aquatique, des longues et agréables plages et des eaux du comté par les résidents de la Floride et les touristes, en particulier les surfeurs , et à la nature riche de sa faune marine . Les autres comtés de Floride ayant connus des attaques en 2013 : Brevard ( 3 ) , Duval , Martin , Miami -Dade et Palm Beach (2 chacun) , et bay , Escambia , Okaloosa , et St. Johns ( 1 chacun) .

D’autres attaques ont été enregistrées à Hawaï ( 13 ) , Caroline du Sud ( 6 ) , et l’Alabama , la Californie , la Caroline du Nord , l’Oregon et le Texas ( 1 chacun) . 13 attaques de Hawaï étaient son plus haut total depuis les 10 en 2012 et supérieur à sa moyenne annuelle de dix ans (4,3) , la plupart des incidents survenant sur les îles de Maui ( 7 ) et Hawaï ( 4 ) . 1 attaque a été signalée à Kauai et Oahu. L’attaque fatale à Maui était la première à Hawaii depuis 2004. Les totaux supérieurs à la moyenne des attaques à Hawaii au cours des deux dernières années sont le reflet de l’augmentation des interactions à Maui. En harmonie avec le thème commun de la grande variabilité, Hawaii a connu une attaque en 2008, et 7 en 2007, aussi les derniers totaux élevés ne signifient pas nécessairement une tendance à la hausse à long terme.

10 décès causés par des attaques non provoquées en 2013, en hausse par rapport au total des 7 en 2012 et au-dessus de la moyenne de 2003 à 2012 de dix ans de six décès par an. Ces décès ont été enregistrés en Australie ( 2 ) , la Réunion ( 2 ) , le Brésil ( 1 ) , Diego Garcia ( 1 ) , Hawaï ( 1 ) , la Jamaïque ( 1 ) , la Nouvelle-Zélande ( 1 ) , et l’Afrique du Sud ( 1 ) . Bien que supérieur à celui de ces dernières années , la tendance à long terme des taux de mortalité est en réduction constante au cours des 11 dernières années , reflet de l’évolution des pratiques de sécurité pour les plages et les traitements médicaux , et la sensibilisation du public d’éviter des situations potentiellement dangereuses . Le taux de mortalité aux États-Unis est nettement plus faible (2,1%) que dans le reste du monde ( 36 % ) , probablement le reflet de la plus grande sécurité et la capacité médicale dans les régions des États-Unis où les attaques de requins se produisent historiquement . Cela souligne la nécessité d’accroître les efforts visant à améliorer la sécurité de la plage, y compris la sensibilisation du public sur les risques de requins, avec des sauveteurs bien formés, et l’amélioration des soins médicaux d’urgence et les capacités médicales dans de nombreux endroits du monde.

Les surfeurs et les autres pratiquants de sports de glisse étaient le plus souvent (46% des cas) impliqués dans les incidents 2013. Les usagers de la mer les moins touchés inclus nageurs / pêche sous marine (31 %) et les plongeurs (14%). Les surfers ont été le groupe d’usagers les plus touchés au cours des dernières années, le résultat probable de la grande quantité de temps passé par les personnes engagées dans une activité de provocation (coups de pieds, éclaboussures avec les mains, et  » wipeouts «) dans une zone fréquentée par les requins, la zone de surf. Si vous êtes attaqué par un requin, nous vous conseillons une réponse proactive. Frapper un requin sur le nez, idéalement avec un objet inanimé, incite généralement le requin à restreindre temporairement son attaque. Il faut essayer de sortir de l’eau à ce moment-là. Si cela n’est pas possible, des coups répétés sur le  museau peuvent offrir un répit temporaire, mais le résultat est susceptible de devenir de moins en moins efficace.

Plus d’informations sur la prévention : ici (http://www.flmnh.ufl.edu/fish/sharks/Attacks/relariskreduce.htm)

Les autres données en tableau :

Données de ISAF (International Shark Attack File) entre 2004 et 2013
Données de ISAF (International Shark Attack File) entre 2004 et 2013
Données de ISAF (International Shark Attack File) entre 2004 et 2013
Données de ISAF (International Shark Attack File) entre 2004 et 2013
Données de ISAF (International Shark Attack File) entre 2004 et 2013
Données de ISAF (International Shark Attack File) entre 2004 et 2013
Données de ISAF (International Shark Attack File) entre 2004 et 2013
Données de ISAF (International Shark Attack File) entre 2004 et 2013
Données de ISAF (International Shark Attack File) entre 2004 et 2013
Données de ISAF (International Shark Attack File) entre 2004 et 2013

Les Émirats Arabes Unis et 8 pays arabes se réunissent pour la conservation des requins

Les Emirats Arabes Unis et huit autres pays arabes ont signé un protocole d’accord (MoU ) à Dubaï pour l’amélioration de la conservation des requins migrateurs .

Cet engagement encouragera le développement d’un plan national concernant les requins migrateurs, avec une possibilité d’inscrire plus de requins sur la liste des espèces protégées.

Les Émirats arabes unis, les Comores, l’Égypte, la Jordanie, la Libye, la Mauritanie, le Soudan, la Syrie et le Yémen sont les premiers pays arabes à signer ce protocole d’entente, qui voit déjà la participation de 27 autres nations.

Ces pays se sont engagés à la conservation des sept espèces migratrices en particulier, dont le requin baleine, le grand requin blanc et le requin taupe commun.

 » Parmi ces espèces, le requin baleine est déjà considéré comme une espèce protégée dans les Émirats arabes unis », a expliqué Ahmed Al Hashimi , directeur du département de la biodiversité du ministère au ministère de l’Environnement et de l’Eau ( MEE ) .  » La signature du protocole d’entente signifie que nous allons porter plus d’attention aux espèces migratrices, dont certaines sont de passage dans nos eaux. « 

Selon Al Hashemi, l’un des plus grands défis auquel doit faire face le requin en général est le phénomène qu’il décrit comme « prises accessoires » : «Le problème principal est les pêcheurs. Les requins finissent parfois en capture. Bien que certains pêcheurs sont bien conscients de cela et libèrent ces requins quand ils sont accidentellement capturés, d’autres pas. Les pêcheurs ne ciblent pas leur viande ».

Un autre défi est la pêche controversée de requins « le finning » : leurs ailerons sont coupés et les animaux sont rejetés dans l’eau, souvent en vie. « Cela va continuer à exister aussi longtemps que il y aura une demande pour les ailerons, explique Al Hashemi.

Afin de mieux protéger les requins migrateurs, les mesures possibles pourraient être la révision des quotas de pêche de requins, les restrictions sur le matériel utilisé, les restrictions sur les zones de pêche ou de saisons de pêche, a déclaré Rima Jabado, expert des pêches, Ministry of Environment and Water.

L’inclusion de plus de requins sur la liste des espèces protégées serait une autre option, dit-elle.  » Il y a trois espèces migratrices dans nos eaux, et elles sont actuellement sur la liste des espèces protégées. « 

La signature du protocole d’entente par neuf pays arabes est un événement historique, a déclaré Ralf Sonntag , Directeur de IFAW Allemagne .  » Ces pays pensent sincèrement qu’ils peuvent aider pour sauvegarder ces espèces de requins, et c’est une chose très positive que ce sujet soit mis à ​​l’ordre du jour. « 

Selon Sonntag , l’accord est d’une importance dans la région parce que les requins jouent un rôle central , tant pour l’écosystème que pour le domaine du tourisme .  » Il y a une industrie de la plongée dans les Emirats Arabes Unis, et les requins sont des espèces populaires. Leur conservation est un grand avantage pour les Émirats arabes unis.

Toutefois, le commerce des requins est également très présent, dit-il. Cette semaine, plus de 65 hauts fonctionnaires des pays arabes participent à un atelier de formation sur la prévention des requins et le commerce d’autres espèces marines dans les Émirats arabes unis.

La formation est menée sous l’égide du ministère émirien de l’Environnement et de l’Eau, en collaboration avec IFAW. Il a été généreusement parrainé par IFAW et le PNUE / CMS (Secrétariat de la Convention sur la conservation des espèces migratrices d’animaux sauvages) avec un financement de la Commission européenne.

En Septembre, plusieurs espèces de requins et de raie manta vont être ajoutées à la liste des espèces protégées en conformité avec la convention qui a eu lieu au début de 2013 (CITES). Le requin océanique, le requin-taupe commun, trois types de requins marteau et les raies manta sont parmi les espèces qui recevront une attention supplémentaire.

Traduction : Sauvegarde des requins

Source

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Dernières avancées relatives au projet « CAPREQUINS »

Communiqué de presse

Saint-Denis île de la Réunion, le 19 février 2014

 

Engagé depuis le 15 janvier 2014, le projet « Cap Requins » est porté par le Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins. Il vise à expérimenter le recours à certaines techniques de capture et de marquage des requins en vue de l’évaluation scientifique de leur impact. Ce projet s’inscrit également dans le cadre de la réévaluation du risque « ciguatera ».

Soutenu par l’Etat, le conseil régional de La Réunion et la mairie de Saint-Paul, ce dispositif met en œuvre des techniques innovantes, telles que la « smart drumline » ou « palangre intelligente », afin de permettre la relâche systématique des captures accessoires (requins non dangereux, poissons…).

Ce projet participe à la mise en œuvre du dispositif réunionnais de réduction du risque requins, résultant d’une combinaison de différents projets en cours, faisant appel à des technologies innovantes et visant notamment à la sécurisation des activités nautiques.

Deux avancées récentes sont à relever dans le cadre de ce projet expérimental, d’une durée de 6 mois :

Comité scientifique

Afin de réaliser un suivi indépendant de la conduite de ce projet, il a été décidé de constituer un comité scientifique, garant de la méthodologie mise en œuvre et de son évaluation Ce conseil scientifique s’est réuni le 3 février 2014. Il est constitué de 5 scientifiques français, présentant des compétences reconnues dans les domaines de l’écologie halieutique, de l’écologie comportementale marine, de l’écologie récifale et de l’écologie marine.

Des experts scientifiques d’Afrique du Sud vont également contribuer aux travaux de ce conseil scientifique, la démarche s’insérant ainsi dans une coopération internationale bienvenue.

Lors de la première réunion du comité scientifique ont été examinés les critères d’évaluation du comité, qui sera appelé à suivre les différentes étapes du projet, en vue d’émettre un avis indépendant sur la méthode mise en œuvre dans le cadre de l’expérimentation, et sur ses résultats.

Embarquement d’observateurs

L’embarquement d’observateurs à bord des navires de pêche professionnelle mandatés pour intervenir dans le cadre du projet, dont le principe avait été acté lors de la présentation du projet auprès des membres du Comité Opérationnel de Réduction du Risque Requins (CO4R), a débuté dès le démarrage des opérations.

Ces embarquements vont se poursuivre, sur la base d’une liste élargie d’observateurs, prenant en compte les nombreuses candidatures en cours de recensement par le Comité régional des pêches maritimes. Ils devront être réalisés dans le strict respect des règles applicables en matière de sécurité à bord des navires professionnels.

Le programme de contrôle de requins dans le Queensland, en Australie

Helmut Nickel , Shark Année Magazine ,17 . février 2014 (lien)

Traduction de Sauvegarde des requins

 Un aperçu du programme de contrôle de requin dans le Queensland avec une analyse des statistiques de capture de 2013.

Le programme de contrôle de requin dans l’Etat australien du nord-est du Queensland est censé minimiser la menace d’une attaque de requin sur les humains dans des endroits particuliers. Le programme a été lancé en 1962 et il repose actuellement sur plus de 360 ​​drumlines et 30 filets (voir Tab . 3 ) qui offrent une protection sur  80 zones de baignade et plus de 320 km de côtes .

Dans le Queensland, les soi-disant « espèces à haut risque»:

– Requin bouledogue( Carcharhinus leucas )

– Requin tigre ( Galeocerdo cuvier )

– Le grand requin blanc ( Carcharodon carcharias )

– Certaines espèces de la famille des Carcharhinidés (Carcharhinidae)

– Les requins-marteaux ( Sphyrna spp.)

Selon les autorités locales (dans une source publié en 2006) , les espèces de requins-marteaux a été ajoutée à ce groupe à haut risque , non pas tant pour son histoire d’attaque avérée dans les eaux du Queensland , mais pour son abondance locale .

Seules les espèces de requins non – cibles sont généralement relâchés vivants en cas de capture. Ils sont considérés comme inoffensifs pour les humains ou libérés pour des raisons de conservation (par exemple les requins taureau) .

Mais de nombreuses autres espèces de requins sont considérées comme une menace potentielle pour les humains. Ils sont considérés comme des « espèces cible » et généralement euthanasiés si retrouvé vivant sur ​​les filets à mailles ou drumlines.

Bien que d’autres sources affirment que tous les petits spécimens de requins cibles (mesurant moins de 2 mètres de long) sont relâchés vivants si possible.

Une autre publication officielle (sorti en 2005) fournit une liste plus détaillée des requins ciblés dans ce programme de contrôle. Je ne sais pas si la liste est encore valide, mais selon cette source, les espèces cibles sont:

– Le grand requin blanc ( Carcharodon carcharias )

– Requin mako ( Isurus oxyrinchus )

– Requin tigre ( Galeocerdo cuvier )

– Requin bouledogue( Carcharhinus leucas )

– Requin requiem de sable ( Carcharhinus obscurus )

– Requin tisserand ( Carcharhinus brevipinna )

– Requin balestrine ( Carcharhinus amboinensis )

– Requin gris ( Carcharhinus plumbeus )

– Requin-citron faucille ( Negaprion acutidens )

– Requin soyeux ( Carcharhinus falciformis )

– Le grand requin -marteau ( Sphyrna mokarran )

– Requin marteau halicorne ( Sphyrna lewini )

– Requin-marteau commun (Sphyrna zygaena )

– Requin-marteau planeur ( Eusphyra blochii )

Certains peuvent être surpris de trouver le grand requin blanc protégée dans cette liste, mais même une source récemment publié (par le gouvernement australien en 2013) confirme que tous les requins blancs capturés dans le programme de contrôle de requin Queensland sont actuellement euthanasiés.

C’est un contraste important avec le programme de l’Etat voisin de Nouvelle-Galles du Sud, où les requins blancs ont été relâchés vivants lorsque cela est possible depuis 1995.

Au cours des 13 dernières années, 82 requins blancs ont été capturés par les filets anti-requin et les drumlines (Queensland) (Fig. 5). Mais il y avait 2.845 requins tigre et 1.318 requins bouledogue capturés au cours de la même période de temps (Fig. 4).

Les statistiques de capture pour la saison 2013 :

686 spécimens de requins, constitués d’au moins 22 espèces, ont été pris dans les filets et drumlines au large de la côte du Queensland du 01. Au 31 janvier. Décembre 2013 (voir Tab. 1).

Avec plus de 56 pour cent de toutes les captures, deux des espèces de requins les plus dangereux sont en majorité représentés dans cette statistique. Parce que les requins tigres sont les espèces les plus couramment capturées (avec 248 individus ou  36 pour cent), suivis par les requins bouledogue avec 137 individus (environ 20 pour cent) .

Si la liste ci-dessus des espèces cibles est toujours exacte, seulement 21,5 pour cent (ou 147 spécimens) de toutes les prises ont une chance réaliste d’être relâchés vivants parce qu’ils appartiennent au groupe des espèces non – cibles.

En ce qui concerne les espèces cibles, 539 requins ont été capturés, dont env. 55 pour cent (= 294 individus) ont mesuré plus de 2 mètres de longueur et ont probablement été tués (voir Fig . 2 ) .

Dans la zone de pêche australienne, cinq espèces de requins sont protégés en vertu de la protection de l’environnement et de la biodiversité (the Environment Protection and Biodiversity Conservation Act 1999). Trois de ces espèces peuvent être trouvés dans la capture de la statistique de l’année dernière : C’est le grand blanc, requin taureau et requin lancette. Mais leur nombre est resté extrêmement faible, avec un totale de seulement 11 spécimens (dont 6 requins blancs), ce qui représente 1,6 pour cent des 686 captures déclarées en 2013.

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Comité Réunionnais de Réduction du Risque Requins C4R du 05 février 2014

Communiqué de presse, Saint-Denis , le 05 février 2014

Ce jour s’est tenue sous la présidence de Jean-Luc Marx, préfet de La Réunion, la 3e réunion du Comité Réunionnais de Réduction du Risque Requins (C4R), instance stratégique et partenariale qui a pour objet de débattre des grandes orientations concernant la réduction du risque « requins » et d’évaluer l’effet des actions engagées.

La composition du C4R a été révisée par arrêté n°2734 du 22 janvier 2014 dans un objectif de renforcement du partenariat entre l’Etat et le plus large panel possible d’acteurs (collectivités locales, organisations professionnelles, associations …), acteurs grâce au travail desquels la démarche de réduction du risque « requin » à la Réunion, engagée depuis 2011, se poursuit.

Lors de cette réunion, un état d’avancement des différents sujets figurant à l’ordre du jour a été effectué.

1/ Point d’information générale

Le préfet a ouvert la séance en rappelant que le risque d’attaque sur le littoral réunionnais est connu depuis plusieurs décennies. En revanche, depuis 2011, la concentration dans le temps et dans l’espace de ce phénomène est exceptionnelle (16 attaques, dont 5 mortelles).

La majorité des attaques récentes a concerné plusieurs catégories d’usagers de la mer, et plus particulièrement les pratiquants des sports de glisse. Elles ont eu lieu dans la bande des 300 mètres à l’intérieur de laquelle les maires disposent d’un pouvoir de police spéciale vis-à-vis de la baignade et des activités nautiques. Sur la période récente, le secteur Ouest de l’île de La Réunion s’est avéré particulièrement exposé.

A noter que la dernière attaque mortelle, survenue le 15 juillet 2013 en baie de Saint-Paul en dehors des espaces surveillés, a concerné une baigneuse.

2/ Rappels réglementaires

Cette dernière attaque mortelle a conduit la préfecture à établir un arrêté temporaire portant interdiction des activités nautiques les plus exposées au risque (sports de glisse et baignade) en dehors des espaces aménagés et surveillés.

Cet arrêté, dont le bien-fondé a été confirmé par l’ordonnance du Conseil d’Etat du 13 août 2013, a été reconduit par arrêté préfectoral n°1821 du 27 septembre 2013, applicable jusqu’au 15 février 2014, date à laquelle il sera probablement reconduit à nouveau, dans l’attente de résultats probants issus des actions en cours.

Les services de l’Etat accompagnent les efforts entrepris par les communes en matière d’information et de sécurisation des lieux de pratique de la baignade ou d’activités nautiques. Cet accompagnement porte notamment sur les aspects techniques et réglementaires (soutien à l’élaboration et à la diffusion de la réglementation communale, instructions de demandes d’implantation d’installations en mer de filets de baignade).

A noter également qu’un arrêté préfectoral pris en date du 18 juillet 2012 a permis d’encadrer le rejets des déchets de poissons en bande côtière. Applicable à la pêche professionnelle et de plaisance, il prévoit qu’aucun rejet n’est possible à une distance inférieure à 2,5 milles des côtes (environ 4 kilomètres).

3/ Bilan synthétique des actions entreprises par l’Etat et les collectivités

Au plan financier, l’intervention de l’Etat sur les projets financés depuis 2011 représente 1,4 Millions d’€, soit 60 % du montant total des interventions publiques, montant auquel il convient d’ajouter le financement d’emplois dédiés (CUI-CAE ).

Cet effort très significatif est amplifié par l’intervention des collectivités locales, au premier rang desquelles les communes, chargées d’exercer leur pouvoir de police spéciale dans la bande des 300 mètres. Le Préfet a salué l’effort des communes présentes lors de cette réunion, notamment la commune de Saint-Paul, pleinement engagée dans la démarche de réduction du risque requins depuis 2011.

Par ailleurs, en lien avec le SGAR, le conseil régional, en charge du développement économique et de la promotion touristique du territoire, a mis en place un régime d’aide spécifique visant à soutenir les solutions innovantes susceptibles de permettre de limiter les risques d’attaques : répulsifs acoustiques ou électriques, caméras sous-marines, surveillance aérienne…

Cet effort est également accompagné par les moyens du FEDER, selon les règles d’intervention de la participation communautaire.

4/ Présentation des actions en cours

Le processus engagé depuis 2011 s’appuie sur 3 piliers principaux que constituent l’amélioration de la connaissance scientifique, l’expérimentation puis le soutien des projets de sécurisation, et la prévention et l’information des populations littorales.

Ces orientations ont donné lieu à de nombreuses actions, qui se poursuivent dans le cadre défini par le plan gouvernemental du 19 juillet 2013 « Pour une politique active de prévention du risque requins » :

*Bilan intermédiaire de l’étude CHARC (Connaissance de l’écologie et de l’Habitat de deux espèces de Requins Côtiers sur la côte Ouest de La Réunion)

Les résultats relatifs à l’analyse du comportement des requins bouledogue et des requins tigre sur la période 2012-2013 ont été présentés en séance.

Les résultats intermédiaires indiquent que la fréquentation des requins à La Réunion pourrait être liée à des comportements de reproduction ou de repos.

Concernant le comportement des 39 requins bouledogue marqués sur la zone côtière de La Réunion, les résultats préliminaires indiquent que ces requins fréquentent la côte davantage l’hiver austral (avril–août) que l’été (octobre–février). Pour la plupart, les requins marqués explorent l’ensemble de la zone d’étude (sud-ouest) et sont donc très mobiles. Ils sont de plus capables d’explorer tout le pourtour de l’île et de se déplacer en grande profondeur au large des côtes. Leur présence près des côtes est le plus souvent ponctuelle et occasionnelle. Elle est principalement constatée sur trois sites du littoral ouest : baie de St Paul, large de St Gilles et Etang du Gol. La présence de quelques individus est plus marquée au cours des périodes de transition saisonnière (mars et septembre).

Ces éléments restent à approfondir et à valider au cours des analyses à venir. A terme, l’étude CHARC devrait permettre de disposer d’informations précieuses dans la perspective de réduction du risque (niveau de fidélité au site privilégiées observés, part de l’effet des comportements de repos et de reproduction dans l’occupation des sites, effet des facteurs environnementaux, interactions entre espèces, régime alimentaire…).

*Opération de réévaluation du risque Ciguatera (phases 1 et 2)

Afin de permettre une éventuelle reprise de la commercialisation des requins tigre et bouledogue, il a été décidé de mener une campagne de prélèvement visant à mesurer l’atteinte de ces espèces par la toxine « Ciguatera ». La présence possible de cette toxine dans la chair de ces deux espèces a en effet entraîné en 1999, dans le cadre de la prévention du risque sanitaire, l’interdiction de leur commercialisation par voie d’arrêté préfectoral.

Le dispositif s’est traduit par le prélèvement d’une première série de 24 requins tigre et bouledogue (espèces impliquées dans les attaques), qui n’a pas donné lieu à la découverte de toxines potentiellement dangereuse pour l’homme selon le protocole établi par l’ARVAM.

Le prélèvement d’une seconde série de 90 requins a été engagé en janvier 2014. Le dispositif s’appuie sur un protocole établi avec le Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins, qui met en œuvre des navires de pêche professionnels pour les opérations de capture.

*Projet « Cap Requins »

Le projet « Cap Requins », mis en œuvre depuis le 14 janvier 2014 et porté par le Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins, vise à expérimenter le recours à certaines techniques de capture et de marquage des requins dans un objectif de sécurisation.

Soutenu par l’Etat et les collectivités locales (Conseil régional et mairie de Saint-Paul), ce dispositif utilise des systèmes innovants de déclenchement d’alerte en temps réel qui se révèlent, jusqu’à présent, efficaces dans la zone initiale d’expérimentation (Baie de Saint-Paul). Ce dispositif permet le prélèvement des requins potentiellement dangereux pour l’homme, mais également la relâche des captures accessoires (autres espèces de requins, poissons…).

Des stations d’écoute et caméras sont déployées sur la zone et permettent de compléter les données pour évaluer l’évolution de la fréquentation du site.
Ce projet est conduit avec le concours scientifique et opérationnel des experts sud-africains du Kwazulu Natal Sharks Board et d’un comité d’experts locaux et nationaux réuni pour la première fois le 03 février 2014.

*Présentation de l’évaluation du dispositif Vigies immergées

Le recours à la technique des vigies requins, expérimentée en 2012, présentait un caractère inédit, résultant d’initiatives prises par les acteurs locaux, à la lumière de leur expérience de terrain.

Dans ce cadre, le ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie a sollicité le recours à des experts nationaux et internationaux qui ont recommandé l’engagement d’une évaluation du dispositif sous contrôle scientifique pour en mesurer l’impact au plan opérationnel et ses éventuelles limites (exposition des vigies et des pratiquants au risque).

Cette évaluation, portée par la Ligue de surf avec le soutien financier du Conseil régional et de la DJSCS, est engagée depuis le début du mois de janvier 2014. Elle prévoit une expérimentation de terrain d’une durée minimale de trois mois, prenant notamment appui sur des moyens innovants (caméras sous-marines notamment).

L’ensemble des données sera consolidé dans un rapport d’évaluation qui sera établi à la fin du mois de juin 2014.

*Mise en œuvre du dispositif post-attaque

En lien avec un large panel d’acteurs, la direction de la Mer Sud Océan Indien (DMSOI) a conduit une réflexion sur les mesures à prendre à la suite d’une attaque. Cette réflexion a abouti à la mise en place d’un cadre réglementaire prévoyant la réalisation d’opérations de capture de requins dans un espace et sur une période limités en cas d’attaque.

Le dispositif « post attaque » conduit avec le concours du Comité régional des pêches maritimes et de l’association Squal’idées a été mis en œuvre à deux reprises en 2013, à la suite des attaques mortelles sur les secteurs de Saint-Gilles (Les Brisants) et de la baie de Saint-Paul

*Ouverture du site internet « requins »

Développé par les services de l’Etat (direction de la Mer Sud Océan Indien, direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement, direction de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion sociale et Préfecture), un site Internet dédié à l’information sur le risque requin a été ouvert le 01 octobre 2013.

Pleinement opérationnel, ce site présente les dernières informations disponibles relatives aux démarches de réduction du risque requin à La Réunion, dans l’ensemble des domaines.

*Engagement d’une étude sociologique autour du risque « requins »

Une étude participative sociale et économique relative à la prévention et à la gestion du risque requin, dénommée « Mieux connaître pour mieux agir », est engagée sous maîtrise d’ouvrage de l’Etat (direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement). Elle s’appuie sur le recours à deux sociétés spécialisées, qui conduiront leurs travaux jusqu’en décembre 2014.

Les deux prestataires retenus ont présenté les grandes lignes de leur mission, qui vise à élaborer une stratégie de communication, d’information et de sensibilisation s’appuyant sur l’analyse des dimensions sociale et économique du risque requin.

En conclusion de cette réunion, le Préfet a tenu à rappeler que la mesure d’interdiction de la baignade et de certaines activités nautiques, reconduite par arrêté du 27 septembre 2013 et applicable jusqu’au 15 février 2014, est la seule qui permette, à ce stade, de garantir la sécurité des usagers de la mer et d’éviter les accidents.

Par ailleurs, le Préfet a précisé que cet arrêté préfectoral sera reconduit au-delà du 15 février, selon des modalités et pour une durée qui seront définies très prochainement.

La mise en place d’un cadre approprié et durable de gestion du risque requins constitue une priorité d’action. Tel est l’objet du projet de mise en place d’un observatoire du risque « requin » à La Réunion, centre de ressources et d’appui prévu par le plan gouvernemental du 19 juillet 2013. Une réflexion est engagée afin de définir les missions de cette structure et les modalités de son financement, en lien avec les collectivités locales.

Source : L’Etat à la Réunion