Communiqué CAPREQUINS #4

Trois mois après sa mise en œuvre, le programme CAPREQUINS se poursuit à un rythme régulier …

Il est à noter sur ce dernier mois d’opérations en mer les évènements / développements suivants :

  • de nouveaux bénévoles, tous usagers du milieu marin, ont rejoint le rang des observateurs indépendants de CAPREQUINS. Le premier bilan réalisé par les bénévoles embarqués après un mois d’observations des opérations en mer n’a pas révélé d’anomalies dans leur bon déroulement. Le protocole itératif de mise en œuvre de CAPREQUINS n’a donc pas fait l’objet de nouveaux aménagements et reste pleinement opérationnel.
  • des journalistes de médias locaux et nationaux ont été conviés au cours des dernières semaines à embarquer à bord des navires habilités, et notamment s’agissant des opérations de « smart drumlines » aux fins de témoigner au grand public et de rendre compte le plus largement possible sur les principes et le déroulement de CAPREQUINS.
  • les dispositifs des drumlines ont été levés le 4 mars dernier pendant une demi-journée suite à la capture d’un requin marteau halicorne de 13 kg, retrouvé mort sur la ligne sans que le système d’alerte en temps réel ne se soit déclenché. Le montage des « smart drumlines » a fait l’objet d’une adaptation afin de le rendre plus sensible aux captures d’individus de petite taille. Ce nouveau montage donne d’ores et déjà des résultats satisfaisants, puisqu’il n’a plus provoqué de capture sans déclenchement depuis sa réinstallation.

S’agissant de la technique des « smart drumlines », depuis le 28 février 2014, et en dehors du requin marteau du 4 mars, six nouvelles captures ont été traitées après alertes par le coordonnateur de CAPREQUINS. Elles ont concerné les spécimens suivants :

  • le requin nourrice fauve mâle capturé une première fois le 31 janvier a de nouveau été capturé le 4 mars à 21h40 ; il a été reconnu grâce à la marque « spaghetti » externe qui lui avait été appliquée lors de sa première capture. Cette prise confirme la survie à long terme de l’animal suite à sa première capture et son relâché ; sa longueur totale a été remesurée à 3 mètres ; il a de nouveau été relâché ;
  • un requin tigre mâle de 2,80 mètres, capturé le 7 mars à 3h00, et relâché vivant et bien vif, après marquage acoustique externe ; c’est la première opération de ce type menée sur une « smart drumline » dans le cadre de CAPREQUINS, qui devra permettre d’évaluer l’hypothèse de l’« effarouchement » sur cet animal capturé puis relâché au large de la zone d’étude ; un montage vidéo des opérations de marquage peut être visionné à l’URL suivante : http://youtu.be/hXfA0Ua3F0M
  • une raie guitare d’environ 1,50 mètres, capturée le 18 mars à 17h00, un animal relâché vivant et bien vif immédiatement après capture grâce à la présence sur zone du pêcheur en charge du renouvellement des appâts sur les « smart drumlines » ;
  • un requin bouledogue de 2,05 mètres, capturé le 19 mars à 20h00 et remonté vivant et bien vif, puis prélevé pour être valorisé dans le cadre du programme de réévaluation du risque sanitaire « Ciguatera 2 » ;
  • une raie pastenague d’environ 80 cm capturée le 19 mars à 22h20 et relâchée vivante et bien vive ;
  • une raie pastenague d’environ 1 m, capturée le 25 mars à 21h55 et relâchée vivante et bien vive ;

Le taux de survie global après capture sur les « smart drumlines » a ainsi été réévalué à 91% depuis le lancement de CAPREQUINS. Sur les 23 animaux capturés, seuls  deux requins marteau halicorne ont été retrouvés morts après déclenchement.

(N.D.L.R Sauvegarde des requins : seuls ?? c’est déjà trop)

Concernant les animaux libérés, les hameçons sont systématiquement enlevés avant leur relâche afin de maximiser leurs chances de survie à long terme, y compris sur les raies pastenague pour lesquelles l’opération à réaliser est considérée comme dangereuse de par le dard venimeux dont elles sont pourvues.

S’agissant de la technique de la palangre de fond du programme WEST, et suite à une avarie moteur sérieuse du navire habilité, les opérations sont suspendues depuis 15 jours. Depuis le 28 février, une seule nouvelle sortie a été réalisée. Les opérations reprendront dès la fin des réparations.
S’agissant des données des stations d’écoute acoustique immergées autour des drumlines, la faible fréquentation générale constatée depuis le début du projet de la zone d’étude par les requins marqués se prolonge. On note juste deux nouveaux passages furtifs de requins bouledogue, l’un le week-end, hors période d’appâtage des dispositifs et l’autre à une distance de plus de 200 mètres au large des « smart drumlines ».

Le comité scientifique indépendant s’est de nouveau réuni pour analyser les deux premiers mois de données collectées dans le cadre de CAPREQUINS au regard des termes de références et de la méthodologie d’évaluation arrêtés. Le Comité scientifique a d’abord salué la qualité scientifique des résultats produits et le professionnalisme des différents intervenants du projet. Malgré des premières tendances encourageantes s’agissant de la survie des captures accessoires et en termes de détections acoustiques autour de la zone d’étude, le Comité scientifique a invité le CRPMEM et ses partenaires à compléter les données d’expérimentation en Baie de Saint-Paul aux fins de confirmer ou d’infirmer dans les prochaines semaines les premières interprétations proposées.

L’occasion sera enfin donnée au Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins (CRPMEM) et à ses partenaires de CAPREQUINS – Squal’idées, Prévention Requin Réunion, KwaZulu Natal Sharks Board et la Ligue réunionnaise de surf – de communiquer sur l’innovation technologique mise en œuvre dans ce projet ainsi que de présenter les premiers résultats lors de la Conférence de référence sur l’étude des requins, « Sharks International II », qui se tient du 2 au 6 juin 2014 à Durban (Afrique du Sud).

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